Vous êtes une organisation
Entreprise, association, coopérative d'habitant·es,
collectif militant, artistique
Vous avez envie d’œuvrer ensemble pour une autre société, de lutter contre les dominations, vous avez des valeurs communes de coopération, d'inclusivité,… sauf que ! Sauf que nous nous sommes chacun·e construit·es dans cette société-ci, percluse de rapports de domination. Nous arrivons dans le collectif avec notre propre histoire, nos capacités, nos vulnérabilités, un rapport au conflit fuyant ou passif/agressif.
Ainsi, une fois la lune de miel du démarrage passée, apparaissent des désaccords, des tensions, des conflits. Ça coince sur l’humain, la motivation individuelle et collective baisse, certain·es envisagent de partir. Souvent, le collectif ne sait pas comment faire face à ces situations sans reproduire de la violence, recourir à de la justice punitive, de l'exclusion, se diviser ou se déliter.
Je mets à votre service mon expérience vécue actuellement et depuis 10 ans au sein de plusieurs collectifs, tout en étant à l’écoute de vos besoins et des spécificités de votre groupe.
Les tensions ne sont pas toujours d’ordre relationnel ou interpersonnel. Pour les aspects gouvernance, je vous recommande d’autres personnes et ressources : les Pas-Sages (pour les collectifs d'habitant·es), les associations d’éducation populaire, la gouvernance intégrative.
Pour les aspects interpersonnels ou micropolitiques, je peux intervenir :
En tant que personne tierce lors de réunions à enjeu, en facilitation de cercle restauratif, de médiation, de résolution de conflit, de forum. Prévoir 3h
Temps de formation collective : Atelier de 3h
développement de compétences psychosociales : comment gérer les émotions ? comment faciliter des processus de régulation des tensions interpersonnelles ?
micropolitique du groupe, analyse collective des rapports de domination qui nous traversent et que fait-on pour les prendre en compte, s'en prémunir ?
En accompagnement personnalisé : pour sortir d'une situation de crise, pour concevoir votre système restauratif, etc. Appelez-moi pour me préciser vos besoins.
Interventions in situ.
Tarifs :
participation en fonction de vos moyens à partir de 70€/heure
prix juste : 100€/heure ;
prix soutien : bienvenu
frais de déplacements en sus.
Mon approche et sources d'inspiration
Justice restaurative
Abolitionnisme pénal et justice transformative
Micropolitique des groupes
Entraînement mental pour démêler des situations complexes
Forum de Zegg, deep democracy
« Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêt et qui se fixe comme modalité, d’associer à parts égales, chaque citoyen dans l’expression de ces contradictions, l’analyse de ces contradictions et la mise en délibération de ces contradictions, en vue d’arriver à un arbitrage. »
Paul Ricoeur
Rejoindre un collectif : quelques réflexions
Ces réflexions résultent de mes expériences. Je vous les partage car peut-être aurais-je aimé en être consciente avant de démarrer mes aventures collectives. Mais peut-être aussi n'y aurais-je pas été sensible. Car finalement, la vie c'est faire ses propres expériences, apprendre des difficultés rencontrées et des "échecs", qui n'en sont pas puisqu'on apprend !
Rejoindre un collectif, qu'on le veuille ou non, c'est être amené à travailler sur soi : être confronté à l'altérité, au fonctionnement des autres et donc à ses propres réactions et fonctionnements.
Se questionner sur son rapport au conflit et à la confrontation.
Est-ce que je fuis les conflits ? Est-ce que je suis passif, je garde pour moi, je rumine plutôt que de dire les choses ?
Je ne dis pas ce que je pense par injonction à la "bienveillance", mais en réalité j'alimente du ressentiment, et un jour, le volcan va finir par entrer en éruption et je vais devenir agressif.
Comme l'évoque Sarah Schulman dans Le conflit n'est pas une agression, nous avons tendance à surestimer les préjudices subis, à fuir la confrontation, nous privant de la possibilité de discuter et mettre à jour les motivations de l'autre et les nôtres. Il est plus confortable de se positionner en victime pour ne pas prendre sa responsabilité. Silencier l'autre en refusant toute confrontation alimente l'escalade. Les communications par sms ou email sont délétères. Les collectifs ont une responsabilité dans le fait de ne pas alimenter la surestimation des préjudices subis par les individus qui les composent, sans pour autant fermer les yeux sur de réelles violences. C'est subtil !
Individuellement : accepter le conflit et la confrontation comme faisant partie de l'expérience du collectif. Collectivement : s'organiser pour soutenir cette intégration des conflits et des désaccords dans le fonctionnement collectif.
Rejoindre un collectif d'habitants, ou même un collectif agissant, c'est rechercher un certain confort : celui de vivre ou d'agir en cohérence avec ses valeurs, de faire ensemble, de mutualiser les ressources et compétences. Dans le même temps, vont naître des nouveaux inconforts, le collectif étant une microsociété qui va générer ses propres difficultés auxquelles sera confronté l'individu : inconfort de la confrontation, du compromis, du temps à consacrer à la forme et pas seulement au fond, inconfort de l'altérité. Accepter que le collectif est une expérience inconfortable change totalement la perspective de celui ou celle qui vit cette expérience.
Si on creuse au delà des désaccords de surface, on découvre qu'au fond ce sont des postures singulières face à la vie qui s'entrecrochent : sens de la vie, matérialisme vs cheminements spirituels, confiance vs peurs. Cela nécessite une ouverture, d'être prêt à se laisser pétrir par ces diverses influences et réflexions, alors même qu'on venait pour autre chose.